Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pour comprendre le moment présent, nous nous devons d'analyser les grandes périodes de l'histoire. Il en ressortira un constat : elles ont toutes commencé de la même façon.

Abordons la chute de Robespierre.

Nous sommes le 10 thermidor an II de la République (le 28 juillet 1794). Sur la place de la Révolution le grand Robespierre s'apprête à être guillotiné. 

  • Autour de lui des "A bas le tyran, à mort".

Tout a commencé le 20 juin 1791 avec la fuite de Varennes (ou enlèvement pour l'Assemblée constituante). Une berline transporte à son bord le roi Louis XVI, la reine Marie-Antoinette et leurs deux enfants accompagnés de la gouvernante.

Alerté, le marquis de la Fayette, à la tête de la garde nationale, ordonne l'arrestation des fuyards.

Le 25 juin, la berline royale entre à Paris escortée de députés. Suspendu de ses pouvoirs, le roi est amené au palais des Tuileries sous surveillance du "peuple". Le roi a rompu avec la Nation.

Pendant toute la durée de l'Assemblée législative qui succède, en octobre 1791, à l'Assemblée constituante, le roi va essayer de provoquer la guerre avec les monarques européens.

Aveuglés, les Républicains pensent s'engager dans une nouvelle croisade.

Le roi écrit à un de ses agents à l'étranger "L'état physique et moral de la France fait qu'il est impossible de soutenir une demi-campagne".

Robespierre lance "Remettez l'ordre chez vous avant de porter la liberté ailleurs".

Malgré tout, d'avril à septembre 1792, la France va subir des échecs. Elle est envahie, Verdun occupé. L'empereur d'Autriche et le roi de Prusse veulent rétablir le trône.

Soulignons que le 26 avril 1792, à Strasbourg, Rouget de Lisle joue pour la première fois son "Chant de guerre pour l'armée du Rhin". Il deviendra l'hymne nationale.

Le 10 août 1792, la monarchie est renversée sur ordre des républicains. Le 20 septembre, la Convention nationale proclame "La République Françaises est une et indivisible". Le même jour, les armées françaises remportent la bataille de Valmy contre les armées coalisées. Première victoire de la France républicaine.

L'an I de la République commence. Le sans-culotte, muni de la "Sainte Pique" symbole du pouvoir populaire, partage sa journée entre le travail et les réunions de sa section en toute fraternité.

Une certaine bourgeoisie va s'appuyer sur ce peuple mobilisé, indispensable à la Révolution, ainsi que sur la Commune de Paris et le club des jacobins : ce sont les Montagnards.

Robespierre, Danton, Saint just, Couthon, Carnot, Marat et bien d'autres siègent sur les hauteurs de l'Assemblée législative. Ils s'opposent à Brissot, Vergnaud, Buzet, Condorcet, Manon Philipon, son époux Roland de la Platière et bien d'autres. Ils composent les Girondins (ou brissotins) plus modérés, regroupés autour de la bourgeoisie bordelaise qui ne veut rien céder au peuple.

Le 2 juin 1793, des parisiens en colère assiègent l'assemblée de la Convention. Il s'agit essentiellement de gardes nationaux en armes. Les députés girondins sont destitués et arrêtés. Ils subiront la guillotine.

Entre-temps, les frontières sont menacées : l'armée espagnole sur Perpignan, les Anglais sur Toulon, les italiens franchissent les cols des Alpes, les troupes de l'Empire pénètrent en Alsace, Pire... Les Girondins refusaient de reconnaître le gouvernement de Paris. Le 13 juillet, Charlotte Corday assassine "l'Ami du peuple".

Paris est en pleine révolution, le pouvoir centralisé entre les mains du Comité de Salut Public. La Terreur s'illustre par ses cortèges vers la Place de la Révolution où la machine du docteur Guillotin s'exprime en tant qu'unique mode d'exécution de la peine capitale.

Pour la petite histoire, le 1° décembre 1789, lors de l'Assemblée constituante, le député Guillotin suggérait : "Les délits du même genre seront punis par le même genre de peine, quels que soient le rang et l'état du coupable, écrit-il dans son projet de loi. Dans tous les cas où la loi prononcera la peine de mort, le supplice sera le même (décapitation), et l'exécution se fera par un simple mécanisme".

Dès lors ce nom sera associé à l'horreur, au dégoût et à la terreur. Or, la guillotine est l'oeuvre d'un autre médecin prénommé Antoine Louis (13 février 1723, Metz - 20 mai 1792, Paris), un ami de Voltaire. D'ailleurs la machine s'appelait la "louison" au début.

La louison avait pour intention louable d'éviter le calvaire au supplicié en apportant une dose d'humanisme.

Rappelons que dans le cadre de l'exécution : la corde pour le peuple, la hache pour les nobles. Quand ce n'était pas l'écartèlement et la roue. Parfois, le bourreau devait s'y prendre plusieurs fois pour séparer la tête du cou.

Le Comité de Salut Public est en place. Le gouvernement contrôle l'économie en nationalisant le commerce extérieur, les transports, les entreprises de production militaire.

Les sans-culottes sont attachés à la défense de la Nation. Suppression définitive des droits féodaux. Ces mesures sociales annoncent un souci de justice. Robespierre écrit "Le premier droit est celui d'exister". Pour Saint-Just "Il ne faut ni riches, ni pauvres, l'opulence est une infamie".

De jeunes généraux de la République vont devenir célèbres notamment Bonaparte pour avoir repoussés les armées ennemies. La Patrie est sauvée. A-t'on besoin des Montagnards ? De sa politique sociale ?

Dans les rangs de la Convention, la bourgeoisie se remet à crier à la liberté de s'enrichir.

Le 27 juillet 1794, la Convention proclame les arrestations de Robespierre et de Saint-Just. Ils seront déférés devant le tribunal révolutionnaire. Pour autant, Robespierre est libéré. Il rejoint la Maison commune (ou Hôtel de Ville).

La question : qui doit-on soutenir ? Robespierre et les Montagnards de la Commune ou la Convention reprise par les modérés ?

"La Commune de Paris fait passer une invitation d'aller porter serment de servir la patrie dans son sein, le comité a passé à l'ordre du jour sur ce qu'il était à son poste et qu'il n'obéirait dans cette circonstance qu'aux ordres de la Convention" La section des Piques.

"Elle se sépare d'une Commune coupable et prononce à l'unanimité son union inviolable avec la représentation nationale (la Convention)" La section de Popincourt.

Robespierre est abandonné. Soulignons qu'il refusait de supprimer le maximum des salaires. Ces derniers ne pouvaient dépasser un certain palier.

Il est exécuté. 

Pour la petite histoire, en 1793, lors d'un discours prononcé par la section des Piques, Donation Alphonse François de Sade écrit :

"Le devoir le plus cher à des cœurs vraiment républicains, est la reconnaissance due aux grands hommes ; de l’épanchement de cet acte sacré naissent toutes les vertus nécessaires au maintien et à la gloire de l’État. Les hommes aiment la louange, et toute nation qui ne la refusera pas au mérite, trouvera toujours dans son sein des hommes envieux de s’en rendre dignes (...)

Français, honorez, admirez toujours vos grands hommes. Cette effervescence précieuse les multipliera parmi vous, et si jamais la postérité vous accusait de quelque erreur, n’auriez-vous pas votre sensibilité pour excuse ?"

(prononcé lors de la " Fête décernée par la Section des Piques, aux mânes de Marat et de Le Pelletier, par Sade, citoyen de cette section, et membre de la Société populaire").

Paroles de Ma France
De plaines en forêts de vallons en collines 
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons 
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine 
Je n'en finirai pas d'écrire ta chanson 
Ma France 

Au grand soleil d'été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche
Quelque chose dans l'air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France

Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille
Ma France

Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes
Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu'il est temps que le malheur succombe
Ma France

Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l'histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France

Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstiné de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain
Ma France

Qu'elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France

Tag(s) : #Actualité, #Déconnexion par la lecture, #société et culture
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :